Abstract: | La politique sociale suisse a connu, pendant les années 90, une période de changements législatifs importants. Ce mouvement de réforme trouve son origine dans la crise des finances publiques, qui s'est répercutée sur les assurances sociales, et dans la montée du chômage. Dans ce contexte, malgré un cadre institutionnel comportant plusieurs lieux de veto, les autorités politiques suisses sont parvenues à adopter une série de réformes importantes. Se fondant sur les travaux de Paul Pierson, cet article s'interroge sur les conditions qui ont permis l'adoption de ces réformes. Du point de vue empirique, l'analyse porte sur six tentatives de changement législatif (dont seulement quatre ont abouti) intervenues dans le domaine du social. Il en ressort que les réformes qui ont effectivement abouti sont celles qui ont combiné des économies avec des améliorations dans le niveau de protection offert. Le système politique suisse, loin de constituer un facteur de blocage dans la réforme de l'Etat social, est vu ici comme un facteur qui peut en encourager la modernisation. |